Biographie de Wilfride PIOLLET

Wilfride Piollet débute ses premiers pas de danse à 11 ans, chez Irène Popard,
elle y restera jusqu’en1955. Puis elle est admise à l’école de danse de l’Opéra de
Paris où elle entre comme « petit rat » (de 1955 à 1960). C’est dans ce cadre
qu’elle parfait sa technique notamment auprès de Lioubov Egorova, Marguerite
Guillaumin, Vera Volkova, Serge Peretti, Serge Perrault.

En 1965, Maurice Béjart lui confie son premier rôle de soliste dans Noces.
Première danseuse en 1965, elle est nommée danseuse étoile en 1969, en étant
choisie par Harald Lander pour interpréter le premier rôle dans son ballet Études.
Dès sa nomination d’étoile, elle travaille avec Yves Brieux qu’elle appelle « Maître
Brieux ».
A l’Opéra et sur les scènes du monde entier, elle interprète les grands rôles du
répertoire classique : Giselle, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, La
Bayadère acte III, Coppélia, etc. Elle visite également les grandes oeuvres
néo-classiques de George Balanchine, Jérôme Robbins, Serge Lifar, Kenneth
Mac-Millan, Roland Petit…
Son parcours remarquable lui donne l’occasion de danser avec des partenaires
renommés comme Rudolf Noureev, Cyril Atanassoff ou encore Fernando Bujones.
Elle va également aborder le répertoire « baroque » et « renaissance » à partir de
2000, et plus tard celui d’Isadora Duncan avec Madeleine Lytton.

A la vie comme à la scène, elle forme avec Jean Guizerix (nommé danseur étoile
en 1972) un couple qui s’ouvre aux créations contemporaines de Merce
Cunningham, Lucinda Childs, Douglas Dunn, Andy Degroat, Félix Blaska, Dominique Bagouet, Daniel Larrieu … En 1986, elle crée une compagnie avec Jean Guizerix.

Par ailleurs, elle suit de nombreux stages de contact-improvisation (Forti, Nelson, Paxton, Bainbridge-Cohen) et apprend l’écriture du mouvement par la notation Conté avec Duquesne. Ses expériences multiples dans d’autres formes de danse, d’autres formes d’analyse du mouvement et de créativité, vont alimenter sa réflexion et enrichir sa conception de la danse classique.

A partir de 1977, elle présente ses propres recherches : Le Prince de Bois, Huit danses hongroises, Renard, Lettera Amorosa, Dam’Oisel, Momerie, Ballet Figuré, Penthésilée, La Conjuration, et reconstruit certains grands ballets comme Coppélia. En 1986, elle crée Atys sous la direction de Francine Lancelot.

En 1983, elle quitte l’Opéra de Paris.
En 1989, elle est nommée Commandeur de l’Ordre du Mérite.
De 1989 à juin 2008, elle enseigne au CNSMDP (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris).
En 1993, à la demande de la Cinémathèque de la Danse française, elle donne une conférence dansée intitulée « Sur la trace des Dames blanches » sur le thème de l’intention et de la qualité de mouvement dans le ballet.
En 2003, année où elle se retire de la scène, elle aborde le répertoire d’Isadora Duncan avec Madeleine Lytton.
Parallèlement, elle revisite les grands ballets du répertoire (Coppélia.) et continue la création chorégraphique ( Le petit Atelier, Romance …). En 2005, elle signe, avec Jean Guizerix, la chorégraphie de L’Amour médecin et « Le Sicilien » pour la Comédie-Française. En 2006, Anonymes pour l’École nationale des Arts du cirque (ENAC) de Rosny-sous-Bois.

À l’occasion de la thèse de Nadège Tardieu sur sa méthode « Les Barres flexibles », elle commence un travail sur l’image du geste dansé (Les trois temps du corps) puis avec Francette Levieux (Giselle) et auprès de Frédérique Liébaut avec Le corps-partition (film, CND, 2006).

Bien qu’attachée à la tradition, elle développe une recherche novatrice sur le travail de la danse classique par le moyen d’outils pédagogiques originaux qui s’appuient sur l’analyse du mouvement et l’autonomie de l’interprète. De ses diverses expériences et de sa collaboration depuis 1982 avec Odile Rouquet est née une méthode d’échauffement (Les barres flexibles) que l’on retrouve dans les trois ouvrages qu’elle a publiés.
Depuis 2002, elle est l’invitée de diverses universités en France (Clermont Ferrand, Nice, La Rochelle) et à l’étranger (Montréal, Tokyo, Osaka.) pour son travail expérimental.
En 2007, elle met en ligne la série « Les gestes de Lilou », à l’usage des intervenants qui souhaitent apporter à leurs élèves certaines notions fondamentales de danse.

Ouvrages :
PIOLLET (W.), GUIZERIX (J.), Parallèles, Paris, Bordas, 1986.
PIOLLET (W.), Rendez-vous sur tes barres flexibles, Poissy, Ed. L’Oiseau de Feu, 1999.
PIOLLET (W.), Barres flexibles, Poissy, Ed. L’Oiseau de Feu, 1999.

Sites :
http://www.lesbarresflexibles.net
http://www.clefdesole.com