Paroles de Noémie et de Mylène
recueillies par Jérôme Angelvy, professeur EPS
Collège Henri Mondor, SAINT CERNIN (15)
Classe culturelle de 5ème
Contexte
Dans le cadre d’une classe culturelle (EPS/Lettres) sous le thème « essai d’improvisation », stage de danse d’une semaine (20h de pratique,) au théâtre d’Aurillac avec la participation de Claire FILMON, danseuse improvisatrice et pédagogue.
Paroles de Noelie (N.) et Mylène (M.)
Qu’est-ce que la danse pour toi ?
N : Lorsque je pratique la danse, c’est pour moi un moment de plaisir
pendant lequel je pex exprimer mes émotions avec mon corps. J’en ai
besoin et ça me fait du bien. De plus, la danse me permet de me détendre
et c’est aussi une passion depuis que je suis toute petite.
M : Pour moi, la danse est un sport qui me permet de m’amuser et de
rencontrer des gens. C’est aussi un moyen de communiquer, de transmettre
un message, une émotion par le corps. J’aime apprendre des chorégraphies,
seule ou en groupe, et j’aime aussi faire des mouvements fluides.
Quelles différences vois-tu entre la danse et d’autres activités physiques ?
N : Je ne trouve pas qu’il y ait une grande différence entre la danse et d’autres activités physiques. Que ce soit au hand, au rugby, ou à la danse, cela demande toujours des efforts et de la persévérance pour que l’on s’améliore. La danse, c’est plus une activité artistique mais qui reste physique et exigeante tout de même.
M : La danse, en comparant avec d’autres activités physiques, est plus créative et artistique, elle se pratique aussi sur de la musique, ce qui n’est pas souvent le cas dans d’autres activités. De plus, la danse reste un véritable sport, très exigeant, qui me permet de développer ma souplesse et mes muscles. La danse demande aussi beaucoup de concentration.
C’est quoi pour toi « bien danser » ?
N : C’est avoir de la technique, donner du sens à ses mouvements en s’appuyant sur la
musique, faire passer un message par sa danse et créer une émotion au spectateur.
M : Pour moi « bien danser », c’est évoluer ensemble dans le rythme de la musique et en
maîtrisant la technique ainsi que le rythme. Bien danser, c’est aussi faire passer un
message par son corps et ses expressions aux
spectateurs, je trouve ca très important.
Comment peux-tu décrire la danse que tu as traversée ?
N : J’ai trouvé ce stage différent de ce que l’on peut faire dans mon club de danse. En effet,
les positions, les déplacements sont faits avec beaucoup plus de liberté alors qu’en cours,
ces derniers sont imposés. De plus, lors de ce stage, il fallait faire preuve d’une grande
imagination. Je devais créer ma chorégraphie en temps réel, en fonction des réactions,
des postures, des déplacements, des intentions de mon partenaire.
M : La danse que j’ai traversée était très bien mais différente de la danse que je pratique
depuis 6 ans qui est du moderne jazz. Elle était différente, car on a pu faire ce qu’on voulait.
C’est moi qui décidais de ce que je voulais faire dans mes déplacements, mes postures,
quand commencer, quand m’arrêter … D’habitude, je suis très cadrée et cela me rassure.
Ici, je devais être toujours à mon écoute et à celle de mes partenaires.
Pour moi, cette expérience était quelque chose de nouveau car je n’avais jamais improvisé.
Comment l’as-tu vécue ?
N : J’ai eu des difficultés à improviser. En effet le premier jour, même si nous avions abordé l’improvisation en cours d’EPS, j’ai été très surprise car les méthodes de travail sont différentes par rapport à mes cours habituels de contemporain. Mais les jours qui ont suivi se sont mieux déroulés car Claire Filmon nous a mis en confiance. Au final, j’ai vraiment apprécié ce stage.
M : J’ai très bien vécu cette expérience mais je l’ai trouvée différente, car d’habitude j’apprends une chorégraphie c’est-à-dire que j’apprends ce que le professeur nous montre alors que là, avant de passer avec mon partenaire, rien n’était « écrit », c’est moi qui décidais de mes gestes et de mes déplacements. Cette méthode m’a aussi surprise. Par exemple un jour, nous avons
dansé dehors et on devait prendre des postures en utilisant et en s’inspirant des bancs, des fontaines, des murs… Surprenant, mais cela m’a permis de créer des postures différentes à chaque fois.
Qu’est-ce qui t’a déplu ou gêné dans cette expérience ?
N: Ce qui m’a gêné, c’est le premier jour d’improvisation. J’étais un peu perdue, on était libre
alors que dans mon cours de danse c’est plus « carré ».
M : Ce qui ma gêné et surpris au début c’est le fait de ne pas avoir de repères.
Au final, après quelques jours, j’avais plus de facilité à improviser et j’étais plus à l’aise.
Qu’est ce que cela a changé pour toi ?
N : Je suis plus à l’aise lorsque mon professeur me demande d’improviser. J’ai même pris
l’initiative de faire un solo totalement improvisé avant un spectacle de fin d’année.
M : J’ai surtout appris à improviser, à me faire confiance. Cela m’a permis aussi d’avoir
plus de facilité pour créer mes compositions personnelles.
Qu’est-ce que tu as découvert dans cette expérience sur toi, sur les autres, sur les artistes, sur la culture chorégraphique ?
N : L’artiste qui nous a encadrés toute la semaine, Claire Filmon, nous a parlé de son parcours en tant que danseuse, de son travail avec Simone Forti. Elle nous a également donné des conseils techniques et elle nous a apporté une approche professionnelle. Grâce à ce stage, je me rends compte que j’ai moins de blocages au niveau de l’improvisation. J’ai été également surprise par certains élèves de ma classe qui sont très timides, et qui ont réussi à présenter des improvisations de qualité.
M : Ce que j’ai découvert sur moi, c’est que j’étais capable d’improviser et de créer sur l’instant ma propre chorégraphie. Cela m’a permis d’avoir plus confiance en moi.
Ce que j ai découvert sur les autres, c’est que les élèves de la classe, qui avaient une image négative de la danse, ont réussi à créer de belles chorégraphies.