2nde, spécialité Art-Danse

Paroles de Manon, Charlotte et Juliette
recueillies par Marie-Jo Combaret, professeur d’EPS
lycée Récamier, LYON (69)
Classe de 2nde – Spécialité Arts-Danse

Contexte

Ces « paroles d’élèves » concernent : 3 élèves de seconde de détermination danse qui viennent de différents établissements de l’Académie et surtout de collèges de la banlieue lyonnaise.
Ils suivent trois heures hebdomadaires de culture chorégraphique. Pour la majorité d’entres eux (il y a deux garçons), c’est un choc culturel. Ils découvrent la danse au travers de spectacles, d’études d’œuvres (Giselle et May B) et d’ateliers de pratique basés sur l’improvisation.

Paroles de Manon, Charlotte et Juliette :

Qu’est-ce que la danse pour toi ?

• Aujourd’hui la danse représente pour moi un épanouissement personnel, mais aussi une façon de pouvoir s’exprimer autrement que par la parole. Mais c’est aussi une gamme d’émotions que l’on rejette, qu’elles soient positives ou négatives. Ainsi la danse me permet de sentir mon corps, de l’accepter et de le connaitre un peu plus à chaque fois.
• Dans la danse, il y a le mouvement mais aussi la musique, le théâtre, la voix et bien d’autres choses encore qui font que chaque chorégraphe propose sa vision de la danse.
• Une clé vers une ouverture sur le monde, une ressource pour oublier mais aussi pour se souvenir.
• Tout peut être Danse tant qu’on y met de l’intention.

Comment as-tu vécu la danse que tu as traversée ?

• J’ai vécu la danse que j’ai traversée comme une joie et un plaisir d’en apprendre un peu plus chaque fois sur la danse, sur le corps et sa constitution et sur moi-même.
• Un mélange d’émotions, de couleurs et aussi de rencontres.
• Au début, la peur du regard des autres et maintenant j’ai appris à me lâcher et à apprécier de passer devant le groupe.

Qu’est-ce que bien danser pour toi ?

• Pour moi « bien danser » n’est pas une question de geste mais de profondeur. Bien danser c’est savoir faire ressentir quelque chose à travers un regard, une expression ou encore avec la profondeur d’un mouvement et savoir pourquoi ce mouvement est là.
• C’est être à l’écoute de soi et des autres, connaître son corps pour mieux l’exploiter, les mouvements fluides. Mais c’est aussi comprendre ce que l’on fait et pourquoi on le fait.

Qu’est-ce que tu as découvert dans cette expérience sur toi ?

• J’ose plus, je n’ai plus peur du regard des autres. J’accepte la critique à mon égard. Lors d’un spectacle, je suis capable de me forger ma propre opinion, je tente la critique, qu’elle soit positive ou négative. En début d’année, mes gestes étaient petits et timides ; aujourd’hui mes mouvements s’ouvrent vers l’extérieur.
• Cette expérience m’a permis de découvrir mon squelette et dans le travail à deux le mouvement des articulations. J’ai su contrôler mes mouvements.
• Cette année de danse m’a montré qu’il fallait parfois se remettre en question pour progresser. De plus j’ai découvert qu’être timide ne sert à rien.

Qu’est-ce qui t’as déplu dans cette expérience ?

• Au début de l’année, il m’a fallu un temps d’adaptation. La danse que j’avais effectuée auparavant n’avait aucun lien avec celle que nous faisions. L’aspect théorique étudié ainsi que les différents intervenants ne me plaisaient pas forcément. Mais j’ai su ‘apprécier et l’apprivoiser au fil de l’année.
• Rien sauf les courbatures !
• Ce n’est pas facile de s’ouvrir aux autres au début.

Qu’as-tu appris sur les artistes ?

• J’ai pu constater que chaque artiste a son propre univers, sa propre personnalité. Les styles sont tous différents. Lors du dernier spectacle, j’ai pu constater que le monde de la danse est à la portée de tous : gros, maigres, petits et grands.
• Je trouve que ce sont des personnes très ouvertes.
• Grâce aux articles que nous devions écrire après chaque spectacle, j’ai dû me documenter sur les biographies des chorégraphes et des danseurs. Malgré leurs vies nomades, leurs différences culturelles, leurs horizons contradictoires, tous sont réunis autour d’une même passion qui les pousse à aller jusqu’au bout d’eux-mêmes.
• Je porte sur le spectacle vivant un regard interrogatif et admiratif à la fois.
• Avec l’étude des œuvres au programme, j’ai compris que la danse est écrite, construite. Le chorégraphe a un parti-pris qu’il défend jusqu’au bout.
• L’art qui dérange est aussi important que la chorégraphie que le spectateur comprend, qui raconte une histoire.

Qu’est-ce que cela a changé pour toi ?

• J’ai pu aller voir des spectacles à la Maison de la Danse où je ne serais jamais allée.
• J’ai vu que je pouvais avoir un esprit critique à propos des spectacles.
• Cet art m’a donné une grande souplesse sur le jugement que je porte sur moi-même. Une passion qui a augmenté pour devenir une force.
• Je comprends mieux les mots « écoute », « solidarité » et « cohésion ».

Quelles traces de la danse gardes-tu dans ton corps ?

• Je garde dans mon corps la trace d’une danse pleine de douceur, de fluidité, d’énergie et par moment de souffrance morale et physique.
• Je garde des traces de découvertes multiples et je sais comment me relaxer et m’évader.
• D’abord des courbatures, une démarche différente, plus droite, plus gracieuse, un maintien.
• Je garde de bons souvenirs de mes débuts catastrophiques. J’ai beaucoup évolué, aujourd’hui je me fais confiance.
• J’ai pris conscience de tous les os, des muscles et des toutes petites articulations que l’on néglige mais qui existent tout de même.

PHOTO de Charlotte

POÊME de Manon

Merci la Danse,
A toi qui m’a transportée
Durant cette année,
A toi qui m’a aidée à progresser
Mais aussi à grandir,
Et à réussir
Duo, Solo, je me suis mise à niveau
J’ai dû travailler d’arrache-pied,
Je me suis appliquée
A faire ce que j’ai toujours aimé
DANSER